Bye Bye Blondie | 2012

 
Réalisé par Virginie Despentes
Ecrit par Virginie Despentes
Acteurs principaux Béatrice Dalle, Emmanuelle Béart, Pascal Gregory
  • Résumé

    "Gloria et Frances se sont rencontrées dans les années 80. Elles se sont aimées comme on s'aime à seize ans : drogue, sexe et rock&roll. Puis la vie les a séparées, et elles ont pris des chemins très différents. Vingt ans après, Frances revient chercher Gloria.."

     
    Notre avis

    Bye Bye Blondie est la deuxième réalisation de Virginie Despentes après Baise-moi également l'adaptation d'un de ses livres. C'est le seul point commun entre ses deux films, si vous aller voir Bye Bye Blondie en espérant du sexe et du trash, passez votre chemin, Virginie Despentes nous livre tout autre chose cette fois-ci. Ce film, je l'ai attendu longtemps, j'ai aussi attendu plus d'une semaine avant d'écrire mon avis. Je l'ai attendu longtemps parce que c'est Despentes, parce que j'aime les deux actrices principales et parce que comme dit Virginie finalement c'est vrai que dans le cinéma français on voit peur d'histoire entre femmes.

    Gloria c'est Béatrice Dalle, Frances c'est Emmanuelle Béart. Toutes les deux sont des "fantasmes" des années 80 avec 37,2 le matin pour Dalle et Manon des Sources pour Béart, les deux films étant sortis la même année.

    J'ai pour Béatrice Dalle un amour sincère depuis le début, j'aime sa façon de jouer, ou plutôt de ne pas jouer, car elle devient le personnage, pas "d'actors studio", pas besoin de penser à quelque chose de triste pour pleurer parce que si son personnage pleure c'est parce qu'il y a une bonne raison, alors elle pleure. Dalle répète sans cesse qu'elle ne peut jouer que ce qu'elle connaît, et ça se voit, ses films ne sont pas toujours des chefs d'œuvre mais elle est juste à chaque fois, c'est rare. Et puis, Dalle ne lit jamais le scénario avant d'accepter un film, elle rencontre le metteur en scène qui lui explique le film et si elle est convaincue, que quelque chose se passe durant cette rencontre, alors elle signe les yeux fermés.

    C'est bien sûr ce qu'il s'est passé avec Virginie Despentes dont Dalle répète sans cesse qu'elle est tombée amoureuse. Et ça sent dans sa façon de jouer. C'est aussi Béatrice qui est à la base du principal changement par rapport au livre. Car si pour le rôle de Gloria, Dalle était une évidence pour Despentes, il fallait lui trouver un partenaire masculin puisque que dans le livre c'est avec un homme que Gloria a vécu cette passion. Virginie a cherché mais n'a trouvé personne, Dalle a lors suggéré de chercher une femme, Virginie vivant depuis des années avec une femme, cela pouvait apporter pas mal de choses en plus. C'est comme ça qu'est arrivée Emmanuelle Béart.

    Emmanuelle, un de mes premiers émois lorsque je l'ai vue courir nue avec ses chèvres dans Manon des sources. Ce fut d'abord physique et ensuite j'ai appris à la découvrir avec la Belle Noiseuse, Nelly et Monsieur Arnaud, bref Emmanuelle ce n'était pas qu'un corps c'était aussi du talent.

    Gloria et Frances se retrouvent après 20 ans, mais Dalle et Béart se découvrent, elles n'ont jamais tourné ensemble. Le résultat est satisfaisant, on croit aux scènes de confrontation, on croit aux scènes de violence, là on y croit un peu moins et c'est là que c'est dommage c'est durant les scènes d'amour physique, les gestes sont gauches, surtout de la part de Béart, ça sonne faux mais en y réfléchissant bien  je pense que c'est voulu, car elles se redécouvrent, qu'il y a un passé entre eux et toujours des doutes et des craintes. Alors oui, je change d'avis, on peut y croire si on a envie d'y croire, et je pense que quand je le reverrai j'en aurai envie.

    Gloria et Frances se sont aimées il y a 20 ans, et pour cette partie là, Soko est Gloria et Clara Ponsot est Frances. Et là par contre, on y croit dès le début à leur histoire, je les ai trouvées touchantes, même si, et là je suis un peu dure peut-être, Soko est meilleure chanteuse qu'actrice mais quand elle est avec Clara Ponsot c'est magique. Pour moi, Clara est la révélation de ce film.

    Toute la partie années 80 est intéressante, c'est inspiré de la vie de Despentes, y compris le passage en hôpital psychiatrique, le punk, cette violence. Et cette musique...Les béruriers noirs, la souris déglinguée.. c'est terrible.

    20 ans plus tard, elles ont changé, Frances du moins, ou peut-être pas. Là aussi, la musique est un fil conducteur,la présence de Lydia Lunch en live dans une version d'Avec le temps à tomber par terre est symbolique, c'est le passé et le présent. C'est Gloria et Frances, maintenant, ensemble mais après? quel avenir ont-elles? Quel passé ont-elles eu? On nous réserve quelques surprises.

    Je m'en voudrais de ne pas parler de Pascal Greggory qui est comme d'habitude excellent en "faux" mari de Frances, écrivain en panne d'inspiration, jaloux de Gloria, inquiet pour Frances mais qui finalement va essayer de les comprendre.

    En résumé, j'ai aimé Bye Bye Blondie, j'espère que vous aimerez aussi.

     

    Vos avis (2)

    • Minipoussin
        Nord-Pas-de-Calais  
      J'ai attendu pas mal de temps ce film qui, sur le papier, ne pouvait qu'être bien. J'avais beaucoup aimé le livre, le film m'a déçue.

      Une grande partie du charme de l'histoire reposait sur l'indomptabilité de Gloria, jouée par Béatrice Dalle. Presque un rôle idéal pour elle, sur le papier....
      A l'écran, Dalle la sauvage filmée par la mordante Virginie Despentes fait figure de bisounours assagit.

      Ce sont les jeunes femmes interprétant les personnages dans leur jeunesse qui rendent à cette histoire son aspect "Rock'n roll" complétement délavée quand on arrive dans le présent.

      Il me semble qu'une simple transposition de la relation hétéro dans le bouquin / homo dans le film aurait suffit et aurait évité le film de partir dans des considérations annexes. Gloria et Frances auraient aussi bien pu être séparées par l'argent et le milieu social...la question de l'orientation sexuelle cannibalise ici le propos.

      Bref, je n'ai retrouvé ni Despentes, ni Dalle, ni même Béart dans ce film qui se contente d'être sympathique ... c'est dommage.
    • rachel
        Île-de-France  
      Autant commencer par se confesser, Despentes l'icône LGBT me laisse indifférente (d'un point de vue intellectuel), je n'ai lu qu'Apocalypse Baby et encore je n'ai pas réussi à le terminer, je trouvais la lecture de plus en plus pénible au fil des pages, en fait c'était le degré zéro de l'écriture pour moi. Mais là n'est pas le sujet. Après avoir vu Bye Bye Blondie, on ne sort pas dégoûté de la séance.Parce que les quatre actrices sont excellentes, mais pas dans ce film, (je me souviens que petite j'étais tombée amoureuse de Dalle en la voyant sur une émission qui passez vers 23h, elle dégageait des ondes magnétiques. Oui à l'époque je ne flashais que sur les brunes au lèvres pulpeuses genre Angelina Jolie. Une fois encore ce n'est pas le sujet).
      Ce qui m'a surtout gênée c'est le scénario, oui, le problème c'est Despentes, ça tient pas son truc, et pourtant j'aime le principe du flashforward, pour montre qu'avec l'âge en change. Mais j'ai trouvé qu'elle a voulu faire trop punk, les moment de tensions me semblaient trop artificiels, les dialogues bofbof. Et je le répète ça vient pas du jeu des actrices qui était juste, mais je ne suis pas rentrée dedans, d'ailleurs je ne vois pas trop dans quoi il fallait rentrer.
      Il n'en reste pas moins que je mets 4. 5, ce qui est une bonne note selon moi. Deux points juste pour la présence de Dalle, ça faisait un bail qu'on ne l'avait pas vue comme dirait l'autre, et deux points pour Soko petite découverte, avec un jeu touchant. Et un demi point parce que ce n'était pas nul mais... creux.

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